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La Tête Pensante

ISBN 979-10-96458-29-5 

 

PROLOGUE

Ce dimanche 22 octobre 2017, quelque part en pleine nature, la nébulosité bleue s’estompe entre chien et loup. D’infinies gouttelettes de pure énergie céleste s’attirent et se mélangent, elles composent des formes bizarres aux couleurs étonnantes. Caché dans la brume duveteuse, quelqu’un(e) surveille la scène. Mais qui pourrait distinguer cet inconnu dans l’obscurité ? Il semble tenir une longue robe fourreau, d’un rose très pâle, pliée en deux à son bras. D’un côté, cela se complète d’une chevelure très foncée. De l’autre, on différencie à peine les contours d’une dizaine de gaines menues au bout de quatre membranes molles. L’ensemble donne l’impression d’une combinaison, ou enveloppe corporelle en tissu léger, semblable à celles utilisées lors de déguisements pour la fête. Qui peut donc, ici, percevoir ces sons réguliers ? De lourdes voix graves envahissent la nature puis un silence singulier s’installe peu à peu. Alors qu’il s’engouffre au sein d’une kyrielle d’infimes gouttes bleutées évanescentes, notre sombre et mystérieux étranger disparaît dans l’épais brouillard bleu clair. En ressort une créature féérique. Personne ne voit d’où elle peut venir. À l’évidence, cet être n’est pas d’ici.
Pendant ce temps-là, sur les réseaux sociaux, de nombreux geeks de la génération Z échangent à propos d’un prof original : Patrick-David Maréchal. Depuis le départ de son épouse, il y a cinq ans, il se fatigue jour et nuit dans son coin. Lui qui paraît plus vieux que son âge ferait bien de se contraindre à un régime alimentaire. Le lendemain matin, il consulte son médecin généraliste. Fred, un vieil ami, explique : - Ton embonpoint, tes graves antécédents familiaux et ton sérieux manque d’hygiène de vie nous amènent à surveiller les analyses sanguines et échographies de tes organes vitaux. Les résultats ne sont pas encourageants, tu sais. - C’est la vie, Pépère. - Si tu continues, Gros, il va t’arriver quelque chose. - Bah, je préfère tirer ma révérence plutôt que devenir grabataire. Il est hors de question de faire subir ma dégradation physique à mon entourage. - Sérieux ? Je ne sais jamais si tu plaisantes ou pas. - Oui, et... avant d’être frappé par une maladie grave, je prendrai l’une de mes grosses bécanes et j’irai m’éclater au fronton de la Seine. Si je ne mourrais pas sur le coup, j’irais me noyer et je revivrais en accéléré les meilleurs épisodes de ma vie. - Non, n’abîme pas une rutilante moto pour si peu. Il serait plus judicieux de procéder différemment, au lieu de choisir cette autodestruction débile. Les bonshommes partagent un humour particulier, ils se sourient d’un air malicieux.

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